Chacun arrive au stage avec tout ce qui tisse le fil de son actualité personnelle. Il y a des épreuves et des blessures. Il y a des envies et des victoires. Il y a toujours de l’émotion. C’est parfois inconfortable. Chacun est invité à offrir cette manière à son clown, pour lui donner une forme transposée et authentique. Il s’agit de vivre pleinement et créativement sa vie. En acceptant pleinement ce qui nous arrive, on transforme la manière dont on est au monde. En faisant de nouvelles expériences, on élargit ses possibles.
Vous êtes accompagné avec douceur et bienveillance sur ce chemin.
Les quatre figures
Nous avons inventé quatre figures archétypales de clown, quatre facettes, qui sont quatre dimensions de nous-même. Chacune demande à être accueillie, conscientisée et aimée, avec légèreté et profondeur.
Le Clown Blanc : c’est la polarité de la rationalité, de la cohérence, la partie haute du corps (la tête, l’intelligence). Le Blanc est visionnaire. Il raisonne. Il est compréhensible. Il nous permet de nous organiser, d’être intelligible. Il est contenant. Il peut avoir sa propre cohérence, décalée, comme Don Quichotte, qu’importe. Avec un clown Blanc, dans la relation, nous pouvons parfois faire l’expérience de la froideur, mais aussi de l’apaisement. François Mitterrand était dans cette polarité.
Le Clown Rouge : c’est le clown organique, pulsionnel. Il incarne le désir, l’appétit, l’envie. Il est corporel, vivant. Sexuel peut-être. Il se loge dans la partie centrale du corps: le ventre, le bassin. C’est le Diabolos. Sa couleur est celle du diable (qui est un ange déchu). Il peut être mal dégrossi et terre à terre comme Sancho Pança, mais il regorge de vitalité.
Le Clown Noir : c’est le clown enfoui, celui qui se manifeste rarement, que l’on redoute. C’est le clown qui sort des marais. Il peut faire peur. Il est asocial. Il peut fantasmer la violence. Il est l’énergie brut du diamant. Il est archaïque. C’est un rebelle qui s’expose enfin. C’est un punk. Il est nourri de colère, de jalousie. Il est transgressif. C’est la face obscure de la Force. Il est inavouable : chargé de sentiments refoulés, il se cache sous d’épaisses couches de honte. Le maquillage, le costume et la bienveillance du groupe lui permet d’oser apparaitre. Et c’est souvent une libération bénéfique – devant laquelle le public reste silencieux et admiratif.
Le Clown Solaire : c’est le clown lumineux et joueur, qui intègre tout ce qui lui arrive. Il rebondit sur toutes les situations. Il est joyeusement pour ou contre, peu importe : ce qui compte c’est de participer ! Absolument vivant, il danse avec la vie. Il est irréductiblement libre et optimiste. Il n’a pas d’ombre : tout est là, en pleine lumière. Il est une célébration du vivant. Il est le poème incarné.
Au fil des stages, à son rythme, chacun révèle et explore ces facettes. C’est ainsi que nous taillons notre diamant personnel. Le tailler, c’est apprendre ou réapprendre, ce que chacun sait déjà. Je veux dire : ce que chacun a su mais qu’il a dû mettre de côté pour survivre, s’adapter et devenir adulte. Connaître et intégrer toutes ces dimensions de nous-mêmes nous aide à être entier et à danser avec la vie.
Notre clown nous invite à être là, présent, ici et maintenant. Et à jouer avec ce qui est là. Il nous invite à manifester la vie qui nous traverse, qui est toujours plus grande que soi. Et vivre la vitalité joyeuse qu’il porte jusqu’à incandescence.
Vous y découvrirez des facettes inconnues, surprenantes de vous-mêmes. En vous appropriant ce qu’elles contiennent, vous trouverez une nouvelle énergie de vie.
Vous emporterez ces cadeaux dans votre vie. Ce sont les reflets de votre diamant. Ils jalonnent la vie.
Faire le clown, c’est être convoqué au plus près de ce qui fait l’essentiel de vivre.
C’est pourquoi le clown est thérapeute. Il met de l’harmonie, en mettant le bazar.
Et l’on rit beaucoup.