A l’intérieur de chacun, il y a un diamant. Ce diamant, c’est la part la plus irréductiblement vivante de nous-même.
Ce diamant est façonné par nos rêves, par notre sensibilité, par nos rencontres, nos espoirs, mais aussi par nos peurs, nos envies frustrées, nos masques, nos manques, nos idées folles … et tout ce que nous ignorons encore de nous-mêmes.
C’est le diamant qui s’illumine quand nous sommes enthousiastes, quand nous sommes amoureux. Quand nous sommes spontanés et confiants et que nous brillons. C’est ce diamant qui nous pousse à nous réaliser, à aller de l’avant, à réaliser les grandes choses de notre vie.
Ce diamant est comme la pile d’un réacteur nucléaire : il possède une énergie brute considérable. Cette énergie nous alimente plus ou moins. Même s’il est enfoui, parfois sous de nombreuses couches de croyances, de principes obsolètes encombrants, de dérivatifs, même s’il est ignoré, à chaque instant, ce diamant est présent. Il n’est pas toujours accessible consciemment, mais il est là. Il cherche à être reconnu. Il cherche à se manifester. Lorsqu’il se manifeste, il est parfois source de désordre, source de joie ou de peurs – souvent les deux en même temps.
Pour exprimer ce diamant, nous lui donnons un apparence qui lui permet d’exister, de se manifester. Nous l’habillons d’un costume décalé. En le maquillant nous le dotons d’un visage improbable. Avec un nez rouge, nous lui offrons la possibilité de se manifester. Il ne ressemble à personne d’autre. Il est parfaitement unique. C’est une parfaite surprise.
Parfois cela prend un peu de temps, ce n’est pas immédiat. Il y a un peu de technique et de nombreux combats à mener. Et il y a aussi des fulgurances.
C’est cela, un clown : une manifestation directe et spontanée du diamant personnel. On pourrait pu dire aussi bien : l’ange fait humain, l’âme incarnée, l’inconscient corporalisé, l’artiste de la spontanéité créatrice, le poète en chair … Le mot clown nous donne tous ces possibles. Car il s’agit bien de cela : ne pas limiter, de pas nommer pour ne pas risque d’étouffer ce que l’on ne connaît pas encore. Laisser advenir. A son rythme. Comme un escargot qui sort de sa coquille. Tout est possible.
Il nous faut juste réunir les conditions pour que ça se passe : faire de la place. Sécuriser. Détendre. Accueillir. Reconnaître. Remercier.